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14 janvier 2009 3 14 /01 /janvier /2009 13:39

Bon... le temps passe et je perds encore, une fois de plus, mes repères.
Là, ça doit se passer après le premier janvier.
Ah! oui, j'oubliais ... Bonne année, cher Alex. "Et surtout la santé!", me dirait ma belle-mère.
Alors, j'ai prêté mon vélo à Lamine, rapide comme le vent, léger comme un papillon, mais juste pour la photo. Un peu "Obélix", paraît-il. 



Et comme Béa est venue me rejoindre à Bamako, j'ai changé de moyen de transport.
Le bus maintenant, direction Mopti, un voyage de 8h 30 dans le folklore africain. A chaque arrêt, les vendeurs et vendeuses de nourritures montent dans le car, tendent les bras aux passagers pour proposer à boire, de l'eau ou "des sucrés", à manger du pain, des oeufs, des beignets, des arachides, etc...
La société "Bani transport" est cependant étonnement bien gérée, du moins en apparences, de ce que nous en voyons. Les bagages sont numérotés, les places sont prises la veille et nominatives, et l'appel est fait au départ. Le bus est en bon état, ne tombe pas en panne, les pneus ne sont pas usés, le départ a lieu à l'heure, ainsi que l'arrivée. Preuve s'il en était besoin que les Africains sont tout aussi bien capables d'être rigoureux que les européens.

Mopti, ville portuaire à l'estuaire des deux fleuves, le Niger sur la gauche, le Bani à droite. Mopti vit au rythme des crues et décrues des fleuves et ne se soucie que peu des touristes.


La ville est  à l'entrée de l'immense lac Débo, qui constitue une véritable mer intérieure d'eau douce, et où les activités de pêche et de transport de marchandises sont intenses.

Au premier plan, les inévitables monceaux de poubelles, puis des calebasses, servant  toujours de récipients.
Des Des pinasses pleines à craquer, la ligne de flottaison frôlant les bords de la nef. Sur le toit de celle-ci, des sacs de charbon de bois...


A Mopti, de grandes quantité de poisson séché sont apportées du lac Debo, et de l'ensemble du bassin fluvial ... Le conditionnement reste traditionnel: ce sont les paniers tressés en forme de parallépipèdes rectangles que tu vois empilés sur le quai. Ils sont déchargés du bateau et seront placés dans des camions en vue de leur vente à l'intérieur des terres. Les Africains en raffolent, mais d'avoir vu le séchage avec des nuées de mouches m'a un peu refroidi... Bon, c'est vrai que les scandinaves sont dégoûtés de nos fromages français crus et fermentés...

A gauche en contrebas, tu vois des poissons-chats, qui sont séchés en couronne.



Voilà le marché des femmes, assez moderne, comparé à d'autres villes. Mais comme le Président ATT ( Amadou Toumani Touré) est originaire de Mopti, il distribue sur place ses bienfaits, et la ville aura un autre marché, encore plus beau, ainsi qu'un lycée tout neuf, un stade aussi. Dans la ville, on reconnaît le quartier de la présidente à ce qu'il est plus propre et que des égouts neufs sont en voie de réalisation.
Voici à nouveau une fête de mariage. Pendant deux jours, jusqu'à épuisement, les musiciens vont souffler et frapper, les danseurs vont se remuer (pas tous!). Le quartier est bloqué sur plusieurs rues, ce qui occasionne bien des embouteillages.
Et les artisans continuent leur travail, toujours à même le sol... Un forgeron-bijoutier ici, et plus loin ce travail de forçat consistant à lisser le bazin riche enduit de gomme arabique. Cette opération se fait à deux, au maillet. Toutes la sainte journée, les tâcherons frappent à s'en démolir les oreilles, à se démantibuler les poignets. Les pauvres, au bout de quelques années, ils doivent être sourds et avoir des douleurs pas possibles dans les bras!

Et maintenant, cher Alex, je vais te parler de la photo que je n'ai pas faite, de la video que j'ai ratée. 

Nous étions dans la famille de Modibo (Modibo, c'est le plus beau, surtout avec son bonnet). Hébergement tout à fait "typique", authenticité africaine garantie. 

Or, nous avions une chambre donnant sur la rue. La rue, c'est le lieu de vie, musique et palabres à grand volume jusqu'à une heure du matin. A ce moment, tout s'arrête, les voitures et motos ne circulent plus, les habitants sont allés se coucher.
Et c'est alors que sortent les chiens, des dizaines de chiens qui sont isolés de jour et organisés en meute la nuit, sous la conduite d'un chef auquel il incombe d'affronter les rivaux. Et l'on a sous les fenêtres ce spectacle allucinant d'une meute silencieuse de vingt ou trente chiens répartis sur la chaussée et surveillant le combat singulier de deux caïds. Et ceci peut se répéter une douzaine de fois dans les quelques heures précédent la première prière.
C'est tellement pénible d'être réveillé de la sorte que je n'ai eu en tête que de balancer au lance-pierre de quoi chasser ces importuns canins, alors que j'aurais été bien mieux inspiré de filmer la scène!
Allez, comme c'est la nuit, étrange nuit africaine, je vais finir par cette photo:

Le trafic continue... avec la pleine lune et une seule petite loupiote sur le bateau, les mariniers retrouvent leur chemin. Nous ne sommes pas encore en saison de trop basses eaux, d'ailleurs, et aussi, les notions de risque, de danger, prudence, etc... ne sont pas les mêmes...
Bon, cher Alex, Joyeuses Pâques, car je crains d'avoir raté le coche du jour de l'an!


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