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7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 16:28
Vendredi 7 novembre 2008

Voilà deux jours que je suis arrivé à Tambacounda, petite ville où un occidental trouve un peu mieux ce qui lui convient qu'au long de cette route internale.

Et j'en avais bien besoin, de repos.
Je dors maintenant sous la moustiquaire plutôt que sous la tente, c'est plus agréable, et le matin, voilà ce que je vois:








Dominique, notre amie médecin de Niamey,  m'a dit au "skype" que le temps d'incubation de la malaria est de 6 à 8 jours. Je ne vais pas tarder à savoir si les vampires  de Kaffrine étaient infectés...

 Car j'ai ici la wi-fi, là où je me suis installé, c'est un campement de gamme "confortable", dirons-nous, pour lequel j'ai négocié de pouvoir installer ma tente derrière une case hôtelière, et de pouvoir utiliser la douche de la piscine... Bon, je ne m'en tire pas trop mal, puisque dans l'histoire j'utilise aussi la piscine.

 
Le confort dont je jouis tranche bien sûr avec celui des habitants de la ville...
Comment ne pas voir ces ammoncellements d'ordures dans les rues des villes, comme ici devant la gare de Tamba, qui date de la présence française? Et quelle solution y aurait-il?
Je crois que les Africains d'ici ne se posent pas la question: c'est ainsi,inch allah...

Tamba commence à se développer en tant que cité cotonnière, et du coup, la clientèle du campement-hôtel "Oasis Oriental"n'est que minoritairement  constituée de touristes occidentaux. Le patron est un breton qui a beaucoup travaillé comme agronome coopérant dans ce secteur cotonnier avant d'opter pour le tourisme.

J'ai discuté avec lui et lui ai fait part de mon étonnement: les Sénégalais partent sur les routes avec des véhicules dans état terrible, qui tombent bien souvent en panne, et ne prennent pas la moindre précaution pour ce qui est d'emporter de l'eau: inch allah... Pourquoi essayer de prévoir? C'est Dieu qui peut prévoir, et non les hommes...

C'est un campement c
alme et agréable, ici. Le soir, je prends mon repas et joue un peu de guitare au bord de l'eau...Le repos avant de repartir vers le sud.

Ce matin, je suis allé au marché me procurer des réserves pour ma plongée vers des confins moins fréquentés.
Sur cette photo, il y a de jeunes enfants en habit noir, avec une sorte de bonnet phrygien ressemblant au prépuce dont ils viennent de subir l'ablation: ce sont de jeunes circoncis...


Autre sujet: Il n'y a qu'une boutique tenue par un Libanais qui offre des "produits occidentaux", et l'indispensable additif jaune pour cacher le vilain goùt de l'eau que je filtre .





Un marché plein de vie, mais où assez peu de gens comprennent le Français. Amusant de marchander, non en annonçant un prix, mais en montrant la somme, en pièces.
Cela me rappelle quelques gamins sans langage dont  je me suis occupé.  Un brin de nostalgie...

Ah! tiens, les enfants. Regarde -les jouer avec des pneus.
 

Cela me rappelle aussi les sorties au cirque éducatif! Autre monde...
Bon, cher Alex, il ne faut pas se laisser aller!

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6 novembre 2008 4 06 /11 /novembre /2008 17:48
 

Mardi 4 et mercredi 5 novembre 2005

Koungheul, à trois heures du matin, je ne dors toujours pas... trop de chaleur.

Heureux les gens de l'Est, comme toi, cher Alex, qui grelotes déjà de froid.

Quand la lumière point, je ne me suis que peu reposé, mais il faut bien repartir.



D 'ailleurs, c'est une petite étape qui m'attend, juste une quarantaine de kilomètres jusqu'à Koumpentoum. Mais toujours cette route infame, cette poussière rouge, ces camions...


Justement, venant en sens inverse, voilà que que je rencontre, tout neufs et encore blancs, six des quarante camions citerne qui, probablement, étaient dans la cale de « Grande Argentina ».
Blanc total, comme le suaire d'un fantôme, sauf la poussière rouge, pas un logo... étrange, étrange...

Et le chemin se continue...

Hier soir, Béa m'a communiqué le nom de deux connaissances d'amis alsaciens, deux lycéens habitant à quelques kilomètres de  Koumpentoum. A tout hasard, j'ai noté leur nom sur mon callepin, sachant cependant qu'un crochet hypothétique, de ces quelques kilomètres ne me serait pas possible sur un chemin de sable.

J'arrive à Koumpentoum, je salue, comme d'habitude le représentant de la loi qui en contrôle l'accès.
Et là, surprise! Au lieu du large sourire amical que me vaut d'ordinaire, de la part des  représentants de l'ordre, mon véhicule si peu habituel, j'ai droit à un ordre impérieux de m'arrêter et de me garer.

"Dites-donc, vous! Vous vous croyez où?"

Je ne comprends pas la question...

Et montrant mon vélo:" Qu'est-ce que c'est que cette tenue?"

Je ne comprends toujours pas...Confusion chez le représentant  de la loi entre  ma tenue - je suis en short - et la position allongée sur mon véhicule.

"Vous exposez vos partie intimes, vous êtes passible de la loi".

Et là, je comprends: il y a dans l'air une amende à payer qui bien évidemment sera à verser en liquide pour paiement d'heures supplémentaires.

"C'est un outrage à la pudeur, vous êtes passible de la loi."

C'est ce que j'ai compris de mes lectures sur l'Afrique:  N'y règne  pas une loi rigide, un état de droit strict, mais un arbitraire tempéré par la palabre. En temps normal, spoliateur et spolié doivent parvenir à un concensus.

Et je me souviens de la fable de La Fontaine "Le loup et l'agneau"; l'agneau est foutu dès lors qu'il est entré dans la discussion avec le loup. Je comprends que là de même, l'argousin a besoin de la négociation, mais que dès lors que je négocie, j'accepte le principe de l'amende et entre dans des pourparlers quant au montant. Il faut au maximum s'en écarter, faire diversion, rebondir sur un autre sujet.

Je réponds vaguement à ses propos, lui parle de la belle habaya que j'ai achetée à Kaolack, puis lui demande où est le lycée,  où est la gendarmerie, où il y a un hôtel, comment je peux joindre les deux lycéens dont je lui montre le nom écrit sur sur mon callepin.

Et là, c'est le bon lien.

Mungo Park et René Caillé, dans leurs écrits, ont en leur temps déjà montré comment un individu isolé n'était rien, en Afrique, tout juste un esclave fugitif. Dès lors qu'un lien peut être établi avec  le corps social, par une quelconque relation, on cesse de n'être rien. On entre dans un tissage de sens, de compréhension.

Bon, ça n'a pas été facile pour s'en sortir.

Par magie, le gendarme oublie l'attentat à la pudeur, et m'indique le chemin pour le seul campement de la ville.

Mais là, à nouveau, je tombe sur un établissement ... d'une "qualité dissuasive". Je flaire le piège, peut-être à tord...Le patron est trop insistant à me voir laisser mon matos dans la rue et à entrer. Je renonce et reprends la route, pressé de mettre des kilomètres.

Et là, je suis servi, car j'ai une cinquantaine de kilomètres à faire jusqu'à la prochaine ville! Dur, très dur, très, très dur. Heureusement que j'ai encore quatre litres d'eau.


Et non content de la poussière, de la chaleur, de la pollution, voilà que s'y mettent tout au long du chemin des feux de brousse tous les kilomètres.


La cause? Je pense qu'ils sont allumés intentionnellement, soit pour braconnage (on entend de temps en temps des coups de fusil...) soit pour renouveler l'herbe. J'ignore si cette pratique est réellement fondée, et se traduit par une amélioration du paccage. N'oublions pas par ailleurs que les feux de brousse, au même titre que la riziculture ou l'élevage de bovins, est une cause importante d'émission de gaz à effet de serre...

Mais commençons par proposer à nos paysans de ne pas brûler leurs chaumes après la moisson!




Enfin, j'arrive à Koussanar. Et là, j'ai toutes les peines à trouver le "campement" qu'on m'avait indiqué, tout simplement parce qu'il n'y en a pas. Et la nuit va tomber...

A la sortie, je rencontre des policiers et les interpelle en leur disant:

"Bonjour, messieurs, je suis très content de vous rencontrer."


Sympas, ils chargent un jeune de me conduire à "hôtel Saint Cyr", autrefois tenu par un Français. pas mieux que le précédent, mais je n'ai plus le choix...

Et puis, la nuit s'est bien passée, mis à part les nombreuses bêbêtes grouilant un peu partout.

Eau, sel, paracétamol...

Plus qu'une petite cinquantaine de kilomètres le lendemain.

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6 novembre 2008 4 06 /11 /novembre /2008 15:12

Dimanche 2 et lundi 3 novembre 2008


De Kaffrine à Koungheul, c'est l'horreur! Quatre-vingt cinq kilomètres terribles. Les trente premiers se font bien, puis vient un pointillé affreux: cent mètres de route bitumée avec des nids de poule profonds de vingt centimètres, puis cent mètres de piste cahotique, le goudron ayant été retiré, on roule sur le soubassement de "tôlle ondulée" encore plus dur que de la piste. Et là-dessus, des camions, des camions, des camions, et des transports en commun bondés. Qui foncent, vont de gauche à droite sur ce semblant de chaussée, pour éviter les trous, soulevant des nuages de poussière latéritique rouge dans une pollution infernale. Le bruit, en plus! Et une chaleur terrible.

Mais dans tout ça, une grande sympathie entre camionneurs, on est dans la même galère! Tous me saluent, immanquablement, tous font très attention au singulier cycliste, bien plus qu'en France, mettent le pouce en l'air pour reconnaître son effort.


Quelle galère,, en effet, d'être camionneur sur la "route nationale numéro 1" du Sénégal! Des épaves de camions qui roulent tant bien que mal, en panne régulièrement, et on voit en plein soleil, les gars  démonter qui un pneu, qui un moteur .

 

Heureusement, j'emporte assez d'eau, mais cela me charge d'autant. parti avec 45 kg de bagages, j'ajoute huit litres d'eau! Dans les villages, il n'y a pas d'eau potable pour européens, contrairement à ce qui se dit. Hélas, l'eau filtrée des villes a un goût épouvantable d'H2S, que je ne peux masquer en route avec du pastis...C'est pour le soir.

Un choc plus violent que les autres, et ma chambre à air a crevé, à l'avant, heureusement. Vérification faite, c'est encore le fond de jante qui s'était déplacé, et que j'ai dû raccommoder, sous le soleil de midi.








A  trois kilomètres de Koungheul, j'aperçois un panneau signalant un campement. Je suis dans un état d'épuisement complet et de déshydratation avancé. Lorsque je m'apprête à téléphoner, un grand gaillard dans le style macho africain m'interpelle. C'est le gérant du campement. On discute du prix, on tombe d'accord, et je vais installer ma tente sous un grand arbre.


Et là, surprise: aucune déception. Des gens formidables, de vrais professionnels de l'accueil. Un cuisinier sympa comme tout, qui est ravi d'entendre jouer de la guitare, qui me fait un repas à bon prix.


Cette nuit, j'ai été obligé de prendre deux fois du paracétamol, à cause de ma journée au soleil. Mais ce repos est profitable; je reste deux nuits ici.






Le grand macho, Mustapha m'offre de m'emmener au matin visiter la ville. Je crains encore le coup tordu. Mais non: du pro, tout simplement; il veut que son établissement soit bien vu, est tout heureux quand je prends des photos en lui disant qu'elle seront sur internet.


Je dois dire que cette matinée a été tout à fait charmante. Une plongée dans le Sénégal profond, des gens respectueux dès lors qu'ils ont compris que je les respectais.

Mais surtout, avec un laisser passer du nom de Mustapha. Je ne sais pas si l'accueil aurait été aussi bon sans cette introduction. Vois ces charmantes marchandes de cacahuètes au bord de la route, vois ces belles femmes peules chez qui j'ai pris le café...




Ce midi, Mustapha m'a proposé le thiébouiène pour le prix de ... 1500 FCFA ( 15 F ou 2,5 euros). Fameux, et j'ai calé tant il y en avait. Un accueil remarquable.


Alors, pour les amateurs, si tu en connais, cher Alex, je recommande le campement « Bambouk », à Koungheul. Le gars organise en plus de parties de chasse au phacochère, dans la brousse...

















Cet après-midi, j'ai à nouveau remis en place mes affaires dans mes sacoches, et j'ai tendu ma moustiquaire pour le nuit.


Demain est un autre jour, que je sais aussi éprouvant qu'hier.

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5 novembre 2008 3 05 /11 /novembre /2008 19:03

Samedi 1er novembre 2008

Hier soir, je me suis fait avoir par la tombée de la nuit, qui est si rapide, comme je te l'ai déjà écrit. A 19h 30, il faisait nuit noire déjà, nuit sans lune, avec une coupure de courant, comme c'est habituel en début de soirée. Dans la ville africaine, fascinante, où la foule est dense à chaque rue, seuls quelques brûlots donnent une vague indication, faible repère. Difficile de se retrouver, de ne pas se heurter aux passants, de ne pas mettre les pieds dans les immondices qui jonchent le sol. J'ai mis le cap à l'ouest -encore!-, grâce à Cassiopée que je gardais sur le droite, et j'ai avancé comme un somnambule. Bien arrivé, quelle chance!

Et ce matin, debout à 3 heures 30, comme tous les jours, j'ai lentement rassemblé mes sacoches. De moins en moins de place, maintenant que je me suis acheté une « habaya », vaste vêtement sénégalais qui me protège des moustiques et du soleil de l'après-midi, mais qui est si lourd!


Le Sénégalais sont très sensibles au fait que j'adopte leur habit traditionnel, tout comme nous apprécions en France qu'un étranger fasse des efforts pour s'intégrer... En ajoutant un « Nagadef » de temps à autre, on me fout plus la paix.

Ce matin, j'ai traversé les derniers bidon-villes de Kaolack, et je dois dire qu'au petit matin c'est impressionnant! Le cloaque de Kaolack! Une épaisseur impressionnante d'ordures et d'eau d'égouts stagnantes dans lesquels les enfants piétinent, tôt le matin... Et toujours, les bandes de talibés, les premiers levés et envoyés à mendier avant que les hommes, qui détiennent les cordons de la bourse, n'aient quitté les maisons pour aller vaquer à leurs occupations. Occupations ... oisives pour le plupart, petites ventes, petits trafics qui rapportent quelques centaines de FCFA par jour. Impressionnante oisiveté, en effet, de tous ces jeunes parmi lesquels, pourtant je n'ai pas le sentiment d'être en danger... de jour, du moins. En Afrique,  l'agression est codée.

Puis j'ai longé l'estuaire du fleuve Saloum. Ici, on est en pays Sérère, relativement assez prospère.



Soixante petits kilomètres, mais pas faciles, pour arriver à Kaffrine. Parcours en trois parties. Une première partie est totalement défoncée, des trous profonds dont la superficie est aussi importante que je bithume . 


 

 







Une autre partie, refaite par un programme de la communauté européenne, est parfaitement bonne.


Et la dernière partie est en voie de réfection, c'est à dire que la circulation est déviée sur une piste de latérite. Pour moi, cest un avant goût. Heureusement que j'ai emporté des masques, car sans quoi je boufferais de la poussière rouge par kilogrammes.


A Kaffrine, impossible de trouver de campement, et je suis allé à la mission catholique, et là, je dois dire que j'ai eu un choc. Un accueil vraiment chaleureux, et la surprise de voir une communauté catholique à la fois très saint-sulpicienne comme cela pouvait se faire il y a un siècle, et dynamique.
Imagine un peu trente gamins d'âge primaire livrés à eux-mêmes, sans adulte, en train de réciter un interminable rosaire! Un autre monde...

 


Ce soir, je suis allé jouer de la guitare pour les enfants, je les ai fait chanter l'incontournable « pirouette-cacahuète ». Puis ce sont les jeunes de vingt ans qui se sont mis à répéter le chants de la Toussaint. Une trentaine, avec une direction tournante, et un « punch » qu'on imagine mal en France...




Ecoute un peu:


 




Ah! oui, j'ai trouvé un tenancier de bistrot catholique chez qui on peut boire de la bière. Petite photo, s'il vous plaît, et discussion avec l'instituteur (musulman) qui m'a guidé chez ce tenancier.

 





 

 

Hélas, déception...

Le gars m'avait conduit, accompagné de son petit frère et avec une grande amabilité, et je me suis rendu compte que je n'avais plus rien à faire d'autre qu'à leur offrir un coup à boire. Pire , le gars a envoyé son petit frère à la nuit tombante, alors que j'étais à la mission, pour me quérir afin que je retourne rechercher chez Coli le porte-feuille qu'il y avait prétendument perdu. J'ai senti le coup tordu et j'ai gentiment dit au gamin que son grand frère  n'avait qu'à y aller lui-même. Toutes les suites sont imaginables. Je dois dire que si je n'avais pas lu sur les sites de voyages quantité d'histoires et de coups foireux dans ce genre, je serais probablement tombé dans le panneau. C'est triste...

A Kaffrine, j'ai appris un nouveau mot Wolof: bordel se dit restaurant. Les femmes sont allongées sur des matelas, sous une toiture ouverte, en face de la station service, et interpellent les passants, camionneurs s'arrêtant là. Seraient-elles belles que la poésie s'en mêlerait. Mais là... A te dégoûter de la gente féminine...

Je suis donc parti de Kaffrine à six heures trente, ayant passé une nuit affreuse, bouffé par les moustiques. Ces vacheries de vampires volants sont passés par le vasistas des toilettes, qui n'avait pas de moustiquaire, contrairement aux autres fenêtres. le truc idiot, que je n'avais pas vu... Au matin, il y avait de belles petites taches de sang sur l'oreiller, là où j'ai dû en écraser quelques-uns durant la nuit, bien gros et gras, dodus, gorgés de mon sang si succulent. A quand le palu, car pour six mois, je n'ai pas pris de préventif?

Je laisse le Grand Gaby maître de ces affaires de bêtes volantes...


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30 octobre 2008 4 30 /10 /octobre /2008 16:35
Mardi 28 octobre

 


Juste un mot, cher ami, avant de m'endormir, car je suis bien fatigué.
Fin de journée tranquille hier; il m'a fallu ranger toutes mes affaires, ce qui n'est pas rien. Le matin, j'avais fait une petite aquarelle, ma première africaine, bien rapide. M'y remettre me déçoit à chaque fois quant au résultat: il faut retrouver les bons réflexes.


Petite balade en ville l'après-midi.

Vois ces jeunes, qui me font bien penser à nos lascars d'Orgeval, du temps où j'y exerçais...Je les ai photographiés en pensant aussi au lapin de cette garce de Laura Delmas.
Et puis, debout à 3 h 30, ce matin, j'ai lentement déjeuné, préparé mon vélo. A 4h30 commencent les mélopées lancées des mosquées. D'autres s'y mettent plus tard. Si on fait le compte des heures pour lesquelles l'espace sonore est occupé, on n'est pas loin de la moitié! Bon, j'exagère, disons un tiers. Mais la polyphonie n'est pas laide.


Je n'ai pas pris le son au moment où tinte un furtif ding-dong de la mission catholique. Parti à 7 heures, je suis parvenu à Diourbel à 14 heures.




En route, deux incidents: un pauvre Gaby local, tout bleu, tout vert, avait la tête en l'air quand un camion est passé. Le voilà maintenant dans le fossé... Et j'ai croisé une japonaise en vélo. Pas froid aux yeux! Elle est descendue d'Espagne par le Maroc et la Mauritanie! Ce que je fais est bien gentillet, à côté. Me voilà à Diourbel, ville mouride où tu ne peux pas trouver de bière. Le seul hôtel est d'un inconfort et d'une propreté... Bon, autre culture.


Les Mourides sont une confrérie musulmane de première importance. Dimanche, ils ont défilé dans les rues, par camionnettes archi-bondées, en hurlant des versets du coran dans les micros, hommes dans les unes, femmes dans les autres. Impressionnant. Ceci étant, ils sont parfaitement pacifiques. Bon, ce soir c'est très décousu, je vais dormir, car j'ai fait 80 km au soleil.

jeudi 30 octobre 2008

A l'Espace Thially, un jeune travailleur social opérant à Dakar pour une ONG parlait depuis son ordinateur à son père – très fort comme le font souvent les Belges: « Je me rends maintenant compte que je ne pourrai pas me faire d'amis Sénégalais; sitôt qu'ils te serrent la main, ils ont déjà l'autre sur ton porte-feuille, essayent de tirer quelque chose de toi. » Pour moi, avec mon vélo, cela a commencé à la douane. J'attendais depuis quelques minutes que mon transport arrive, et sachant que j'avais encore trois quart d'heures à passer comme ça, je me suis inquiété du fait que le douanier, quant à lui, s'intéressait au contenu de mes sacoches. Je me suis donc adapté à ces rapports humains à l'africaine, y allant à l'affectif. Bon, ça a été, au bout de quelques minutes, le douanier oubliait de faire du zèle, me tapait sur l'épaule, m'appelait son ami, et, me proposant une chaise, me demandait de lui communiquer l'adresse d'une femme de son âge à épouser pour acquérir la nationalité française. Pour l'anecdote, il est déjà marié, mais me dit qu'au Sénégal, ça peut s'arranger... Que diable va-t-on me reprocher, de relater ce petit détail, entre mille ?... Tu remarques bien, toi aussi, cher Alex, que j'entrais de même avec ce douanier dans un échange à l'Africaine: cordialité contre menu service. C'est certes très facile d'entrer en contact avec un Sénégais. D'ailleurs, ce sont eux qui viennent à l'étranger, surtout avec un vélo comme celui que j'ai! Très vite, c'est « Hé, mon ami! », suivi immanquablement et souvent très rapidement par « Combien ça coûte? », puis « Tu me le donnes? », et, si j'ai eu le malheur d'entrer dans la conversation, on me dit que je suis riche, et que je peux bien faire ça, etc... Epicure disait que l'amitié doit être désintéressée pour être vraiment de l'amitié. Comment réussir à avoir avec les Sénégalais des rapports qui ne soient pas pollués par des considérations d'intérêt, des sous-entendus, des suggestions de dons?
Fausse question, je le crains... On peut certes arguer de la pauvreté, qui hélas, bien réellement, amène ces pauvres gens à tenter n'importe quoi pour avoir un peu. Ne ferions-nous pas de même? Mais au-delà, je pense qu'il s'agit aussi d'un type de rapports propre aux sociétés traditionnelles, un clientélisme cordial et chaleureux. Un Africain d'ici est horrifié par le fait que notre société occidentale marchande n'a plus l'huile de la convivialité dans les rouages de ses rapports d'argent. C'est exact: comme on le dit, en affaires, on ne fait pas de sentiments, côté pile de la médaille. Mais il faut aussi ajouter le côté face: c'est qu'en amitié vraie, on écarte les questions d'affaires. Bon, il faut l'admettre, ce n'est pas toujours le cas, mais je pense tout de même que c'est, cher Alex, un grand mérite de notre société occidentale d'avoir opéré cette dissociation. Est-ce vraiment un mérite? De mon point de vue, oui, mais un autre peut très bien et à bon droit défendre le contraire...

J'ai été reçu à Thiès par Siméon, le responsable national des Maisons Familiales Rurales, correspondant de Jean-Marie, dont tu connais le Champagne. Siméon m'a donné une série d'adresses de MFR tout au long du parcours, et lorsque j'ai voulu lui régler ce que je lui devais pour l'hébergement, il m'a fait savoir que pour moi, qui étais un ami d'ami, ce serait gratuit, et de même dans toutes les autres maisons du Sénégal. Comment lui faire comprendre que de mon point de vue, c'est un mélange des genres qui ne me convient pas? Je viens, j'utilise les services d'une association, je dois payer, indépendamment des liens pouvant exister avec tel ou tel responsable.
Pour le Sénégal, entrer dans la modernité et le décloisonnement du monde, c'est aussi devoir l'accepter, je crois.

 

J'étais donc mardi soir dans cet hôtel de Diourbel, réveillé par les souris, et surtout par la chaleur, la température n'étant pas descendue en dessous de 32 degrés, j'étais en nage toute la nuit. Au matin, j'ai bu un gobelet d'eau salée, qui, je crois, m'a fait grand bien. Mauvaise surprise, pour mon vélo: le dérailleur avant ne fonctionne plus, la gaine ayant fini par être cisaillée au niveau du guidon, et le système étant assez compliqué, je ne me lance pas dans une réparation. D'ailleurs, je n'ai pas assez de gaine. Je reste sur le moyen plateau, et ça va comme ça. Autre mauvaise surprise: mon compteur kilométrique est tombé en panne. J'ai essayé de le bidouiller, mais rien n'y a fait. Pas le temps le matin de rester à réparer, il faut profiter des quelques heures de douceur pour rouler.
Dès les premières lueurs, des petits groupes de talibés sont envoyés au charbon, une boîte de conserve à la main. Ils entrent dans les cours des maisons, et en ressortent sans broncher s'ils sont éconduits.


Pauvres gamins! Je crois que c'est le plus dur à voir... Et quelle solution? Quelle solution? Bien sûr, il y a la réponse cinglante et ordinaire qu'un humanitaire m'a balancée il y a une semaine à Dakar, lorsque je lui ai dit qu'il ne fallait pas occulter le problème démographique, car avec une croissance de la population de 10% l'an pour certains pays d'Afrique, ce chiffre étant à confronter à une malheureuse croissance économique de quelques petits pour-cents, il est évident qu'on assiste hélas à un appauvrisse
ment continu de ces pays. Le Sénégal, dans l'histoire faisant figure de ... riche! avec ses 7% de croissance économique. Et bien, j'ai entendu encore une fois cette vieille antienne selon laquelle le problème est celui du sous-développement, etc..., etc..., à laquelle je ne me fatigue même plus de répondre, tant c'est lassant, et n'avance à rien.

Bon, je constate encore que je suis dans le décousu.
Bon, en Afrique, il n'y a pas que du triste, mais c'est ce qu'on reçoit en pleine poire. Tu m'avais un jour souhaité une « bonne mentalisation alpha ». Il faut que ça se fasse, même si c'est indigeste.



La campagne paraît moins pauvre. Ici, on est en pays Sérère, les gens sont de peau bien plus noire. Des champs de mil, je pense, avec les chaumes restés en place. J'ai entendu à la radio qu'une fête de la moisson allait être organisée à Dakar pour fêter le doublement de la récolte. Si cela pouvait être vrai! Ah! que le Sénégal puisse nourrir sa population et arriver à l'auto-suffisance alimentaire. Mais l'opposition crie à la manipulation des chiffres. Il ne faut pas trop brancher les Sénégalais sur le vieux Wade! Car là, ils manifestent ouvertement leur rancoeur, disant tous qu'il les a trompés et qu'ils ne revoteront plus pour lui. Que lui ne pense qu'à mettre son argent en Europe au lieu de l'investir ici. Je suis arrivé en début d'après-midi à Kaolack. Même population jeune et désoeuvrée, sur le bord des routes, qui réussit apparemment à se nourrir: on ne voit pas trop de signes de malnutrition... Bon, mais je ne suis pas spécialiste.

Et recommencent les interpellations: « Hé, arrête-toi », « Hé, mon ami! », auxquels je réponds par un « Nagadef » courtois, et continue mon chemin. Les gens, tout au long de la route, sont plutôt surpris par mon vélo. Certains sont si estomaqués qu'ils éclatent de rire. Et comme c'est communicatif, tu imagines un peu ce que donne la traversée des villages.


Mais j'ai trouvé le truc. Lorsque j'anticipe en disant « Nagadef, bonjour, comment ça va » à l'entrée du village, on me répond, certains applaudissent, ou montrent le pouce en l'air. Puis je traverse le village en donnant à gauche et à droite des petits signes amicaux. Je me donne l'impression d'être le pape dans sa papamobile saluant de ci et de là, d'un petit geste las et négligent de la main, les foules enthousiastes qui s'ammassent de part et d'autre de la route. De la sorte, aux yeux des villageois, le choc de l'étrangeté s'émousse.

J'ai bien cherché, à Kaolack, et j'ai bien trouvé: je suis à « Caritas Sénégal ». Chambre avec climatisation pour 12 000 FCFA. Un peu cher pour mon budget, mais tant pis.


Kaolack, dont il reste un marché couvert dans le style "pavillon Baltard".


C'est propre, confortable. Et les gens sont sympathiques. En fait, c'est une sorte de dispensaire... Chrétiens et musulmans vivent en bonne entente. Et l'après-midi, j'ai trouvé un centre culturel de l'Alliance Française. C'est vraiment très bien. J'ai pris quelques photos. Amusant: le gardien a réussi à me gruger d'un coca-cola. Il me faisait faire la visite, et comme je me suis installé au bar et ai demandé une gazelle, il a réussi, le bougre, à ce que je paie son coca! Bon, c'est de bonne guerre! A l'Africaine, j'ai bien rigolé et lui ai tapé sur l'épaule.






Et en revenant, j'ai demandé à prendre quelques photos d'un club de judo, fait, c'est évident, pour les enfants riches. Mais c'est bien que ça existe. Comme quoi le Sénégal s'ouvre! Bon, Internet, c'est galère ici! N'exagérons rien, c'est à peu prêt tel que c'était en France il y a cinq ou dix ans. Le plus gros problème, ce sont les coupures d'électricité qui te font perdre en un rien de temps dix ou vingt minutes de téléchargement.

vendredi 31 octobre
J'ai discuté aussi hier avec un gars qui avait été expulsé de France en 1995. Que lui dire? Son chagrin est énorme. Il ne faisait rien de mal, mais n'avait pas de papiers, me dit-il ... "Il faut le dire, en France, quand tu rentres, que les frontières, ce n'est pas bien." Rien à répondre... Ecouter, et quoi d'autre?
Depuis, il s'est rétabli, il vend maintenant des pneus d'automobile, de toutes sortes...
Ce matin, j'ai déjeuné avec un agronome qui m'a parlé des efforts du Sénégal pour parvenir à l'auto-suffisance alimentaire, fasciné par les exemples malien et bourkinabé. Enfin, le Sénégal semble se ranger à ce qui aurait dû être son objectif depuis des décennies, me dit-il.
Alors, tous les espoirs sont permis.
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26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 17:37

Lundi 26 octobre 2008

Voici à nouveau quelques chevaux, cher Alex.
























Et aussi des ânes, pour compléter.
 
Et toujours, cette désolante pauvreté, qui nous donne si mauvaise conscience. Je dépense 1000 FCFA pour boire une "gazelle", la bière sénégalaise, mais rechigne à donner 2OO FC à un mendiant. Terrible réalité! Hélas, dès qu'on donne, on est vite repéré, dans cette belle ville. Curieux d'ailleurs que je n'aie été interpellé que le premier jour :"Et, mon copain, ça va!". Dès le lendemain, je fais déjà parie du paysage.


Ici, des talibés, qui traînent les rues à longueur de journée, enfants de familles pauvres confiés au marabout qui les charge d'aller mendier pour son compte à travers la ville.  Comme ce qu'Hector Mallot décrivait  à Paris au XIX ème siècle... Pauvres loupiots auxquels j'ai acheté une photo, histoire de ne pas leur donner pour rien, histoire de ne pas leur prendre une photo contre rien. La loi de la jungle parmi eux. Je te passe l'anecdote, tant elle est cruelle...

Le marché, et son hygiène élémentaire. Est-ce étonnant?


Et les oiseaux! Lequel est le grand Gaby?


La blanche aigrette qui niche dans les arbres...

 





















ou cet oiseau noir du matin? 


 


Quoi qu'il en soit, Tournesol se trompe! Ayant la mer dans le dos, au Sénégal, on ne peut aller que vers l'Est!

E t demain, j'y vais.

 


 


 

 

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26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 13:26

samedi 25 octobre 08


Et oui, cher Alex, à nouveau, il me faut enfourcher Dico, mon fidèle destrier. Si je tendais une peau de bidet sur l'ossature noire de mon vélo, il pourrait presque passer pour un cheval local tant ceux-ci sont maigres. Maigres aussi les chats, les rares chiens très craintifs, les chèvres qui grignotent je ne sais quoi entre deux bouts de carton. Ainsi, la vie...

Je me suis réveillé à 3 heures 30, et ai rassemblé mes affaires sans faire trop de bruits, car j'étais encore dans une chambée, à l'annexe de l'espace Thially. Puis il ma fallu les emporter sans risquer d'en perdre.

Enfin, tout en place, ayant déjeuné, j'ai attendu le lever du soleil, à 6 heures 30, car auparavent c'eût été peut-être un peu dangereux . Aurores et crépuscules sont très rapides ici, le soleil ne rasant pas l'horizon comme sous nos latitudes.

Alors, il m'a fallu faire trente kilomètres dans une pollution terrible. J'en avais le nez, les yeux, la gorge qui piquaient, et la curieuse impression de m'être remis à fumer mes trois paquets de cigarettes par jour, comme il y a 17 années. Fumeur tu as été, fumeur tu resteras, les processus mis en sommeil ne demandent qu'à se réveiller.

Comment parler de cette visite? On traverse des dizaines de kilomètres de ce qu'en France on aurait vite fait d'appeler bidonvilles, mais ici, c'est un peu l'habitat normal.

Assez surprenant, la conduite des Sénégalais: je peux te dire que j'ai eu moins le sentiment d'être en danger qu'en France, car les routes sont larges, l'espace de doublement plus confortable; les voitures et les camions qui me lancent des bouffées de fumée dans les naseaux sont tellement vieux, qu'il n'ont pas de reprise, vont lentement (Il y a des camions qui ne peuvent dépasser les 30 km/h); toute la circulation est ralentie par les arrêts fréquents des transports en commun bondés, avec des grappes de jeunes accrochés là où ils peuvent, et qui stoppent n'importe où, dès lors que quelqu'un a fait signe.

Le plus gênant pour moi a été l'amoncellement de sable sur le côté droit. Mais tu imagines, mon cher Alex, que je n'ai pas pu faire de photos dans ces lieux, plutôt pressé d'en finir. D'ailleurs, si je suis parti tôt, c'était bien pour faire le maximum de kilomètres avant que la chaleur soit devenue trop insupportable...























Un moment, j'ai longé la côte, en passant Ruffisque; un petit arrêt pour quelques photos.



Une cordée tirant un bateau vers la plage, au loin; des pêcheurs au filet sur les étendues inondées; une paillote de pêcheurs...




















Dans les villages que je traverse tout au long, les marchands de pastèques, de cacahuètes, des gâteaux sont comme partout cent fois plus nombreux que les clients...Surprenantes, les boucheries en plein air, les carcasses ouvertes pendues au soleil et qui attirent les mouches...




Arrivé à Thiès à midi! J'ai fait les 64 kilomètres vraiment rapidement, et heureusement, car la chaleur de l'après-midi aurait été insupportable.


Pas facile de trouver l'ex-caserne Faidherbe, car personne ne connaît plus. On m'envoie à un ancien bâtiment militaire où je rencontre un Sénégalais en train de lire... Tintin au Congo! Il me dit que ce n'est pas encore là, mais me renseigne enfin efficacement.




Dans ce quartier restent aussi de belles maisons coloniales abandonnées, comme tu peux en voir ici.























Voilà, ce matin, petite visite au marché. J'espère trouver ce qu'il ma manque pour continuer mon voyage.

Vers l'Est, toujours!

.......................

Bon, une dernière photo pour le plaisir: du moderne, il y en a en veux-tu en voilà! Mais point de bière dans les buvettes.
Pauvres cimetières!

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23 octobre 2008 4 23 /10 /octobre /2008 21:03

jeudi 23 octobre

Les jours s'écoulent comme dans un film ennuyeux: un gugus est dans un trou perdu, un village en Afrique, et attend des nouvelles de ... pour pouvoir repartir.



Mes problèmes de carte bancaire sont maintenant résolus, le chargé de clientèle de ma banque a vraiment été efficace rapidement.


Passage à la gare pour accompagner notre Irlandaise qui devait prendre le train. Voici l'intérieur de la gare.

Maintenant, je n'ai plus qu'à attendre que mon visa pour le Mali soit tamponné sur mon passeport. A l'africaine: je donne mon passeport à l'ambassade, mais aucun reçu ne m'est délivré. Espérons que je n'aurai pas de problème.



Entré par la porte ouverte, un petit oiseau est venu se poser sur le lit; sans plus bouger, il est resté blotti là. Peut-être est-ce ce fichu grand escogriffe emplumé qui a vulu me faire une blague et s'est présenté en petit Gabichou...

Heureux présage?

Et bien, puisque nous en sommes à interpêter les signes que nous envoie l'au-delà, j'ai appris qu'« Armel », en Wolof, cela veut dire cimetière!
Me voilà bien, avec ça! Tu parles d'une carte de visite!

 

vendredi 24 octobre

Voilà, j'ai mon visa pour le Mali. Tout est en place, je pars demain matin, sauf que.... sauf que... Over blog me signale que j'ai trop mis de photos et qu'il faut que je crée un autre répertoire, mais je n'y comprends rien, ça buggue. Que c'est chiant ces trucs -là!

 


Bon, je suis allé repérer mon trajet de départ. Cela devrait aller.

 








Les dernières photos que j'ai pu charger.





Cela me rappelle le Plan In
formatique pour Tous, de notre cher Chevènement, ministre de l'Eucation Nationale en 84. Mais là, tout privatif, le prix d'un PC doit représenter plusieurs mois de salaire d'un sénégalais de base...

Toujours 40 degrés dans l'après-midi, 28 degrés la nuit...


















Bon, demain je pars. Et à l'Est, maintenant, j'aurai le soleil sur la droite. C'est donc à gauche que je dois place ma sacoche d'alimentation...


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21 octobre 2008 2 21 /10 /octobre /2008 22:47

Lundi 20 10 08


Descente en ville aujourd'hui.

Dakar!  Quelle photo prendre quand tout à chaque regard est surprenant, par sa pauvreté, par le cocasse que l'esprit de débouillardise peut développer. Com
me tout est étonnant, désolant par la saleté tout alentour, quand se mêlent les odeurs épicées de friture, celles des égoûts, celle des poubelles, celle qu'exhalent ici ou là quelque animal crevé et laissé aux charognards.


Et omniprésent, son altesse "sac en plastique", sur le moindre végétal séché par le soleil, sur les murs, dans la poussière et le sable.


Et superbes les jeunes filles, magnifiques les éphèbes, les vieillards de cinquante ans, et le sourire des enfants.


Mauvaise surprise avec ma carte bancaire, qui a eu des ratées inquiétantes...


Lassant le harcellement de tous « mes amis » qui me sollicitent tous les vingt mètres, me reconnaissant de la veille, alors que j'étais en pleine mer, et ne comprenant pas pourquoi je « fais la gueule », et ne veux décidément pas lui acheter je ne sais quoi ou lui prêter telle somme, ou autre chose encore.




Mais pourtant, ce « responsable de la sécurité » du b
ar où nous sommes allés manger un sandwich, et qui a couru à travers rues et ruelles en faisant fonctionner « radio Afrique » ( la questionnement tous azimuts) pour demander si on n'avait pas vu dans ce lieu deux toubabs dont l'un avait oublié son sac, et qu'il m'a bien rendu sans l'avoir visité.




mardi 21 octobre


Retourné ce matin en ville.

Nous passons près du stade. Etonnant...

Etonnant aussi qu'il ait plus en fin octobre.














Et là, la paisible sortie d'une école, dans un quartier pas trop pauvre, comme dans tous les pays du monde, quand un minimum est possible.

 

 


Tout le monde prend l'autoroute, auto, motos, vélos, carrioles avec des ânes, piétons qui traversent en tous sens. Quelqu'un s'est fait écraser, ce matin.
 Les secours sont arrivés alors que nous passions. On l'a mis sur une civière, et une centaine de personnes a arrêté sa voiture pour regarder, faisant attroupement autour, et discutant avec les policiers occupés là, mais tout aussi bavards.  Etonnant.


Le chauffeur de taxi a pris un raccourci au travers d'un bidon ville. Encore plus étonnant qu'étonnant...Que dire? Comment relater. Pas prudent et d'un voyeurisme impudique, de prendre des photos...



Encore un tuyau percé à l'africaine qu'on m'avait fourni concernant l'achat d'un téléphone portable en promotion à 12 500 FCFA, car le mien venant de France n'est pas déblocable à l'international. C'était encore un boniment... Aucune boutique où le prix soit affiché, tout est à la tête du client, et surtout pour ce qui me concerne, à la couleur de sa peau. C'est à marchander. Personne pouvant donner un renseignement crédible sur le produit à vendre. L'autonomie de la pile? Longtemps! Le réseau? Partout! etc... Le vendeur ne connaît pas les caractéristiques de son produit... Mais dit un prix, 35 OOO CFA pour le portable basique. A moi de marchander . Bon, je repasserai plus tard.

Problème avec les distributeurs pour cartes bancaires, qui bugguent quatre fois sur cinq. Je n'arrive à retirer que 50 000 CFA par jour, et je voudrais avoir de la marge pour partir vers l'est...

Nous étions à deux dans une rue, quand nous avons eu droit aux pickpockets, remarquablement organisés et rapides. ll n'y a pas de violence dès lors qu'on n'a pas eu le temps de se défendre, la surprise étant stupéfiante. A trois, l'un attire l'attention, l'autre fouille les poches avec une rapidité et une habileté de maestro, le troisième est derrière pour nous « aider », quand c'est terminé, mais en fait en couverture pour le cas où cela tournerait mal pour son comparse. Ma sacoche avec cartes, papiers et argent est accrochée à mon cou, et cachés ... dans mon pantalon. Ils ne sont pas allés jusque là, et sont vite repartis.

C'est dommage de commencer le séjour par Dakar, car cela donne d'emblée une très mauvaise impression de l'Afrique...Bon, ça, je m'y attendais.

Et le harcellement continue... « Et mon ami... », « ça va bien?», etc.

Nous sommes allés au dernier étage du grand hôtel. Là, si on prend une bière, on a une vue sur toute la région, Rufisque, Gorée, le cap, le large.



Là encore, ce qui saute aux yeux, c'est l'état de vétusté des lieux, alors que cela pourrait être un site touristique excellent. Mais que les touristes fuient Dakar, comment ne pas le comprendre?

Présidence, Sénat, Assemblée Nationale sont rutilants, du moins de l'extérieur...

Le musée, je n'ai pris qu'une photo, et on m'a dit que c'était interdit. D'accord. Je n'ai pas essayé de négocier. Là encore, un aménagement et une présentation plus que ... sobres .






Je t'envoie donc, cher Alex, la seule photo que j'ai pu prendre. 

 

 






mercredi 22 octobre

 

Et bien finalement, je vais retarder mon départ d'un jour. Pas plus, j'espère. Car on me dit que passé Dakar, les distributeurs automatiques sont plus qu'aléatoires. Un grand merci ici à tous ceux qui racontent sur les sites de voyage qu'il est inutile de prendre des traveller-chèques. J'ai suivi leurs conseils, et je suis bien enquiquiné. ll faut absolument que cette question de carte bancaire soit résolu...

Pas grand chose, aujourd'hui... l'aller-retour quotidien vers la pollution du centre ville pour cette ennuyeuse histoire de carte bancaire. Passage par les beaux quartiers de la corniche pour emmener notre Irlandaise à l'ambassade du Mali.

Et ce soir, petite guitare tranquille à la tombée du soir, interrompu par le chant des muezzins. Ecoute, cher Alex, le mélange que ça fait:



Bon, simplement à titre d'illustration ... du titre de cet article. C'est un cheval.







 
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21 octobre 2008 2 21 /10 /octobre /2008 09:46

dimanche 19 octobre 08


Insomnie à partir de deux heures, ce matin. Je ne sais quoi, un changement de rythme des machines à l'approche du continent. Je me suis levé, suis monté au poste de pilotage. Là était Michelangello, l'oeil las, qui me dit qu'il fallait patienter, car l'approche de Dakar était dangereuse de nuit.



Nous avons de fait attendu jusqu'au matin. Un pilote du port est monté à bord et a pris en main la direction des opérations, et ce n'est qu'aux alentours de sept heures que nous avons passé l'Ile de Gorée.


Encore deux heures, et je peux passer la douane. Au-dessus du bateau planent de sombres oiseaux, noirs charognards. Peut-être qu'un Africain abordant un port européen est à son tour effrayé par les blanches mouettes, tout aussi charognardes que les milans noirs...


Problème de téléphone: je peux appeler la France mais non au Sénégal... ce qui provoque un contretemps: je suis obligé d'attendre 50 minutes devant le poste de douane, ce qui n'est pas très bon, étant donnée la grosseur de mes sacoches qui succite curiosité et convoitise. Bon, il faut y aller à l'affectif, pour que ça passe. Finalement le douanier m'offre un siège pour m'asseoir, découvre qui a le même âge que moi, à deux mois près, et téléphone à l'espace Thialy pour que le taxi s'active.

Nous traversons les faubourgs, tant d'habitations précaires, sol jonché de résidus de sacs en plastique. Le grande ville africaine, mélange de misère et d'élégance, voitures semblant être venues il y a vingt ans déjà du dernier étage de « Grande Argentina » et 4x4 rutilantes.


Inévitable barrage de police, on prétend confisquer ses papiers au chauffeur de taxi, parce que semble-t-il, il serait en surcharge, avec mes sacoches pleines. Je montre à monsieur le gendarme l'adresse à laquelle on doit me conduire. La tension semble baisser d'un cran... J'apprends par la suite qu'il y a eu des tractations en wolof – mais comment le vérifier? Les policiers ont paraît-il accepté de laisser passer le taxi, à charge pour moi de régler une « taxe supplémentaire » de 1000 FCFA. Ce sera sur le note... Mais somme toute,  c'est assez peu.


Repas ce midi à l'hébergement, et petite promenade l'après midi dans le quartier.


Avant, mauvaise surprise pour moi: l'internet n'étant pas fourni avec l'ADSL, il me faut trois à quatre minutes pour charger une image sur mon blog. Cela n'annonce rien de bon de ce côté là pour le suite.

Blanche mouette ou milan noir, lequel était-il, ce satané Grand Gaby, en abordant l'Afrique?

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