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20 octobre 2008 1 20 /10 /octobre /2008 18:30

 ... l'Aurore aux doigts de rose »


Vendredi 17 10 08

Réveillé assez tôt, ce matin, vers quatre heures. D'habitude, à Reims, lorsque cela m'arrive, j'allume mon ordinateur pour lire le dernier courriel que tu m'as envoyé, cher ami virtuel.

J'ai traîné un peu, j'ai écouté de la musique, j'ai lu un peu, et je suis allé sur le pont, dire un petit bonjour au pilote qui, lui, n'avait pas dormi de la nuit. Il m'a fait remarquer que nous avions dépassé le détroit des Canaries vers une heure du matin.


Puis, je suis allé m'installer tranquillement à attendre le lever du soleil.

La matinée s'est lentement écoulée. C'est fou ce que refaire un courriel peut prendre de temps! J'en ai donc écrit un à l'Espace Thialy, pour confirmer aux gérants que mon bateau arriverait à Dakar Dimanche vers quatre heures du matin.


Petite promenade sur le pont, lecture, promenade, une petite heure de guitare, et ainsi de suite. Un stress, mon pauvre Alex, un stress, si tu savais!


Le capitaine était tout occupé à mettre en place les chaises et les alentours de la petite piscine, qu'un matelot nettoyait.

C'est incroyable que sur cette montagne de ferraille où le chef a tant à faire, il s'occupe personnellement de ses deux passagers. Il manquait ainsi une ampoule avant hier, et il s'est chargé lui-même de la changer, pour notre confort de lecture. Mais quand je lui ai proposé de l'aider, ce matin, il m'a à peine regardé, a prononcé un « no... » furtif en hochant un peu de la tête, et c'était tout. Une heure plus tard, il est venu me voir, avec un léger sourire, le regard qui pétille, et très vite, s'éclipse dès le premier mot: « The swimming pool is ready ».

Je suis donc allé me baigner cet après-midi. Très agréable, eau à 25 degrés, que les marins trouvent froide!



Très drôle! Le moteur du bateau pulse à 150 battements à la minute, et la surface de l'eau est animée des mêmes vibrations, reçues de plusieurs endroits, je ne sais trop pourquoi. Or, comme dans les vieilles expériences de physique qui me rappellent mon jeune temps, il se produit entre ces différentes sources des interférences, avec des ventres et des noeuds de vibrations , de sorte que les vibrations se ressentent différemment selon l'endroit où l'on se trouve dans la piscine. Si on place soi-même son ventre sur un ventre, on est par résonance animé des mêmes vibrations – et s'il te plaît! ne pas faire d'interprétations hors propos! Bon, c'est vrai... des ventres et des noeuds...Bon.


Et lorsqu'on chante, voilà ce que ça donne:




Je pense qu'on pourrait faire dans cette piscine une excellente pataugeoire thérapeutique, propice aux expériences corporelles des enfants autistes! Imagine un peu un établisement transféré sur un cargo!

Et c'est ainsi qu'une journée s'écoule: même pas le temps de s'ennuyer, c'est tout de même terrible!


Et ce soir, attention! ce soir, c'était le barbecue!

Depuis plusieurs jours, on m'en parlait, avec un plaisir anticipé. C'est un événement qui a de l'importance, dans la vie de l'équipage. Toutes les sécurités automatiques sont mises en fonctionnement, un roulement est prévu pour les postes de surveillance, et tous les autres matelots se retrouvent autour des barbecues. Et là, ce n'est pas n'importe quoi! Saucisses, steaks, poissons, lards, calamars, gambas, côtes, etc... Le choix et la quantité. La bière, la sangria, le punch coulent à flot, sans que personne ne soit malade. Tout le monde rit, s'amuse, le capitaine raconte ses vacances avec sa famille, on parle de tout, comme dans tous les barbecues du monde. Certes, les matelots se regroupent autour des tables entre Philippins ou Suédois, car la discussion est plus aisée. Mais cela n'empêche pas les échanges.



Le chef mécanicien, que tu vois ici à gauche à une table de Philippins, à côté du seau de sangria,  nous a expliqué que les cargos qui ont été construit dans les années 70 sont encore meilleurs que les plus récents, à condition que la maintenance ait été correcte. Ceci est dû à la pression des actionnaires qui veulent aujourd'hui avoir leurs bénéfices importants et font que les chantiers tirent sur la qualité. Quand le bateau arrive à ne plus être assez sûr, on le fait passer sous pavillon de Panama ou du Libéria, et il continue sa carrière de la sorte...

Et voilà, une journée qui se termine comme elle a commencé, avec le soleil sur l'horizon.
Rien d'étonnant, non?

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20 octobre 2008 1 20 /10 /octobre /2008 17:37

Jeudi 16 10 08

Comme hier j'avais demandé au capitaine s'il pourrait être possible que ses deux passagers aient droit à une visite du cargo, il m'avait répondu qu'il allait aviser. C'est du moins ce que j'avais compris. C'est un grand gaillard nordique, bourru comme on imagine un capitaine, l'air un peu timide, qui semble embarrassé de son grand corps comme un ours blond dont il a la caractère. Avare de ses paroles qu'il prononce rapidement dans un anglais aussi obscur que laconique.

Et ce matin, il est venu me dire qu'il nous donnait rendez-vous à 10 heures sur le pont.

Pendant 45 minutes, avec très peu d'explications, il nous a fait déambuler dans le labyrinthe des étages, marquant de temps en temps une station pour désigner du doigt et dire deux mots, répondant avec autant de parcimonie à nos questions.

« Grande Argentina » est un roulier, transportant surtout des voitures.


Nous avons tout de même appris qu'il y avait à ce jour 1100 voitures d'embarquées dans les étages, des neuves, Toyota et Nissan pour la plupart, des vieilles venant de tous les pays d'Europe, dont certaines ne valent certainement pas le prix du transport...Mais on peut en ranger 3000. Et puis des camions, des semi-remorques, des camionnettes, des tracteurs, des excavatrices, des caterpillars, des bulldozers, des pelleteuses, des camions transportant des camionnettes, et, occupant presqu'un étage, cinq rangées de huit camions-citernes d'un blanc flambant neuf ( sans nous souhaiter de malheur...)

Il y a treize étages de parking, dont les derniers sous la ligne de flottaison, les camions étant au fond, et les voitures au-dessus. Malheureux capitaine mesurant presque deux mètres, et obligé de se déplacer plié en deux entre les voitures! Bon, pour moi, ça allait.


A l'air libre, il y a encore le jeu de cubes des conteneurs, et quelques vieilles guimbardes dont le peinture semble tenir grâce à la rouille, et sur la carrosserie desquelles l'air marin ne pourra guère faire plus de mal...

(Bon je te mets en illustration des photos prise à Anvers, mais tu comprends bien qu'à l'instant, nous sommes encore en pleine mer...)


En dernier, sur le haut pont situé à 46 mètres au-dessus de l'eau, et qui nous sert de promenade, il n'y a rien d'embarqué, car, je crois avoir compris, l'équipage doit, durant cette traversée, le décaper et le repeindre, entretient à refaire tous les six mois.

Le capitaine s'est arrêté un peu plus et a semblé ému lorsque nous sommes arrivés à la proue, à quelques mètres au-dessus de la ligne de flottaison. Il a aussi paru déçu, car souvent, a-t-il dit, il vient là voir les dauphins s'amuser au soleil dans les remous, et aujourd'hui, malgré le beau temps, il n'y en a pas. C'est à cet endroit que sont d'énormes treuils dont le diamètre de l'essieu mesure un mètre, et autour desquels les filins de nylon tressé d'enroulent.

Nous sommes allés ensuite dans la salle des machines, l'antre de Satan, en nous mettant au préalable des protections sur les oreilles. Durant toute la visite, le capitaine n'a pas voulu que nous prenions de photos, mais a accepté une petite prise de son...




Le moteur à sept énormes cylindres, dont chacun a un volume, tiens-toi bien, de 1,50 m3 , tournant à 150 pulsations à la minute. Les médecins disent qu'il faut calculer son rythme maximum en soustrayant son âge de 220. Je pense que « Grande Argentina » pourrait avoir une pulsation plus rapide, en cas de besoin, étant donné son âge.

Un cardan long de 10 mètres au moins et ayant 60 ou 80 cm de diamètre transmet le mouvement aux hélices. Partout suinte l'huile, tout est poisseux de gazole, l'odeur de mazout semble suffoquante à qui n'en a l'habitude – pauvre Grand Gaby (qu'il ne vienne pas à m'oublier...) serait-il malheureux ici, accoutumé qu'il est aux grands espaces stratosphériques!

Dans les entrailles du bateau, il y a en plus une véritable petite usine avec toutes les machines nécessaires à la réparation de n'importe quelle pièce, et bien entendu, une génératrice offrant le courant électrique à tout le bâtiment.


Pensant encore aux dauphins, j'ai mis mon linge, que j'avais lavé au pressing des matelots, à sécher sur le pont, cet après-midi, et j'ai bien scruté l'océan, mais n'en ai point vu. Mattias m'a dit hier en avoir aperçu un sautant au-dessus des vagues...

Nous avons dépassé Madère ce matin et serons tard ce soir entre les Canaries. Et bien, figures-toi, mon cher Alex, que cherchant un dauphin, j'ai vu un petit piaf épuisé. Je pense qu'il doit suivre le bateau ou nicher dans un coin d'étage. Ou bien est-ce le Grand Gaby qui s'est travesti et m'envoie un signe, va savoir!

Simple question, le cygne, est-il blanc ou est-il noir?

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20 octobre 2008 1 20 /10 /octobre /2008 09:33

Lundi 13 et mardi 14 octobre 2008


L'écoulement des jours a maintenant acquis, si j'ose dire, sa vitesse de croisière. Ceux-ci sont ponctués par les repas, « breakfast, lunch and diner », respectivement à 7h30, 12h et... 17h. Heureusement, il y a la nuit pour laisser digérer.



Le temps est brumeux, sans excès, calme, frais sans être froid.

Peu d'activité, les heures passent. Lecture, audition de musique, livres audios ou émissions de radio que j'ai téléchargées cet hiver. Et aussi tout le travail que je me suis donné à faire sur mon petit ordinateur portable afin de tenir mon journal. Deux fois le matin, deux fois l'après-midi, et une fois le soir, une promenade sur le pont et au poste de pilotage, pour me faire une idée de l'endroit où nous sommes.



La nuit de dimanche à lundi, nous sommes passé devant Calais, et lundi dans la journée, Cherbourg. Mardi, nous dépassons Brest par le fameux et sinistre « rail d'Ouessant ».


Nous « filons » à 17 ou 20 noeuds, c'est à dire une trentaine de kilomètres par heure.


Aujourd'hui, le second officier nous a donné les instructions nécessaires pour que nous sachions quoi faire en cas de sinistre. Pense un peu, mon cher Alex, qu'on peut entasser 54 personnes dans cette coquille de noix fermée, tous avec l'uniforme de pingouin rouge qui nous va si bien!


 Heureusement, il y a deux ch
aloupes de ce genre et nous ne sommes « que » 35 sur ce cargo.





Sur le cargo, les voyageurs – nous sommes deux – n'ont pas accès à l'ensemble du bâtiment, ce qui est bien normal. Et nous sommes vite atteints par syndro
me du poisson rouge. Paradoxe comme tu les aimes, mon cher Alex. Point de surface de Moebius ni de bouteille de Klein, je le souhaite avec beaucoup de conviction, car l'eau ici est bien dehors, et non à l'intérieur. Je sais que le continuum du dehors et du dedans t'amuse, Alex, t'es rieur! Hum... Bon...


Changement de fuseau horaire. Je suis allé prendre le petit déjeuner à 8h30 et ai mis ma montre à 7h 30.

Hier soir, nous passions le Cap Finistère, qui n'est pas en Bretagne, mais au large de La Corogne, en Espagne, et ce matin, j'ai constaté au poste de pilotage que nous allions atteindre la latitude de Lisbonne. Déjà, le temps est bien plus dégagé, un rayon de soleil fait briller un lointain cargo non loin de l'horizon, à l'Ouest. Peu d'oiseaux, en fait...


Nous avons demandé au capitaine s'il serait possible de visiter le bateau. Il s'est arrêté une seconde, et a bougonné quelque chose auquel nous avons donné pour sens qu'il allait aviser...

Rien d'autre, de l'eau, de l'eau...

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19 octobre 2008 7 19 /10 /octobre /2008 14:36

Dimanche 12 octobre 2008

Réveillé tôt, ce matin, car le bateau doit appareiller à 7 heures, et je ne veux pas manquer le Départ. De plus, j'ai un rendez-vous téléphonique avec Béa, qui s'est levée elle aussi à 6 heures pour ne pas le manquer. Bien inutilement, car j'apprends que le départ tant attendu est retardé à l'après-midi. Pour cause de chargement inachevé, je suppose. Les avis divergent quant à l'heure, après-midi ou soir. Je comprendrai par a suite qu'il y a aussi un pas de six heures, pour cause de marée.

Finalement, en début d'après-midi, j'entends les machines qui se mettent à ronfler avec plus d'entrain. Les fermetures des armoires cliquettent dans un tempo plus vif, et des petites fourmis semblent animer le sol, sous mes pieds.
Je m'extirpe de ma cabine et monte sur le pont. Mattias, le second voyageur qui est un habitué d
es voyages en cargo, m'indique que la passerelle par laquelle les véhicules s'engouffraient dans le ventre de la « Grande Argentina » a été relevée, que les grands moulins de ce que faute de mieux j'appelle radars, se sont mis en mouvement.


Bientôt, cette espèce de gros zodiaque qu'un appelle remorqueur, s'approche de la poupe, pour l'effleurer avec mille précautions; on largue les amarres et en fixe une au cable du treuil (hé, hé, pas Dutreil, on n'est pas à Reims, ici! - bon j'arrête mes bêtises) du remorqueur. Alors, lentement, l'énorme buiding se met à pivoter, dériver sur le dock, se décollant du quai.




Ces docks ont été creusés dans un polder, qui est protégé par une digue, et sont donc en-dessous du niveau de la mer: il nous faut donc emprunter une écluse pour accéder au Schelde (l'estuaire de Escaut), puis au large.

 

La porte coulissante referme l'écluse avec lenteur et, en synchronisation, le pont-levis se remet en place pour laisser passer les automobilistes qui attendaient. Et nous sortons, après que les autres manœuvres aient été achevées.


 


Puis lentement, nous glissons le long des rives de l'estuaire qui bientôt, selon le voeux de sa Gracious English Magesty dès le congrès de Vienne ( mais était-ce bien une reine, et était-elle vraiment gracieuse?) sort de Belgique pour être sous contrôle hollandais. Raffineries, raffineries, conteneurs, conteneurs, centrale nucléaire, et encore raffineries, conteneurs, éoliennes, docks, et puis plus loin, raffineries, conteneurs, éoliennes...


Cela n'en finira-t-il donc jamais? Enfin, la marée commence à descendre et on aperçoit la surface luisante et malodorante des boues de la lagune, remugle mêlé à l'odeur du mazout et à celle des lisiers que le vent porte par vagues en provenance des polders. Le soleil descend lentement, faisant tout scintiller, et donnant au plus piteux des rafiots une dorure digne d'un décor d'opéra.


Enfin, la nuit couvre l'étendue plane lorsque nous atteignons la pleine mer. Le temps est providentiellement clair. Juste un petit voile çà et là qui m'interdit de voir tout là-haut le Grand Gaby planant d'une aile débonnaire, étant le seul quant à lui, dans cet univers industriel, à ne pas polluer l'atmosphère!

A l'Ouest, maintenant, droit devant! Tandis qu'à la proue se lève une pleine lune encore très légèrement gibeuse. Cette nuit, nous passerons devant Calais, et Cherbourg demain dans la journée, direction le rail d'Ouessant.

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19 octobre 2008 7 19 /10 /octobre /2008 14:14

Samedi 11 octobre 2008


Un long tunnel qui passe sous l'estuaire de l'Escaut, et rien que pour les vélos!


Ce matin, cher Alex, je ne me suis que peu perdu dans le dédale de l'immense port d'Anvers, qui est très logiquement organisé. Il suffit de connaître son numéro, le 1333 en l'occurence, et on se retrouve sans peine, Ce qui m'a fait me perdre, c'est le mauvais fléchage des pistes cyclables indiquées sur mon plan
. Il y en a tellement, qui s'entre-croisent sans aucune indication!



Me voilà à bord de la « Grande Argentina ».











Cet après-midi, j'ai été accueilli par un grand jeune scandinave très sympathique, qui m'a aidé à monter mes bagages et, après les vérifications ordinaires, je me suis installé dans ma cabine.
Un autre cycliste occupe la cabine voisine- nous sommes les seuls deux passagers- et nous sommes allés ensemble rendre visite au capitaine, comme il est de coutume. Celui-ci, un autre grand et assez jeune scandinave, étant fort occupé, est passé rapidement dans la salle où nous étions à patienter depuis vingt minutes, s'est présenté et s'est étonné de ce que l'on nous ait fait attendre. Je m'imaginais voir le Capitaine Haddock, et c'est raté. Compagnie Italienne, mais bateau suédois, équipage suédo-philippin et deux jeunes femmes venant des ... Philipines, travaillant aux cuisines, faisant le ménage, et d'appelant l'une Catherine, et l'autre Catherine. Elles se numérotent elles-mêmes la 1 et la 2. Très gentilles, d'ailleurs. Elles nous ont fait visiter le bateau, en commentant tout au long du déplacement, dans un anglais auquel je n'ai à peine plus compris que les explications en Flamand des Anversois.


Tard dans la nuit, et tôt ce matin, le chargement s'est poursuivi. Chaque fois qu'un camion ou qu'une voiture emprunte la passerelle, le bruit se répand dans tout le bâtiment. De plus, pour une si courte escale, la salle des machines continue à ronfler, ce qui doit brûler d'énormes quantités de gazole. Tout le pont arrière sent le mazout, d'ailleurs.



Fascinant spectacle du jeu de cubes des conteners! Chacun peut peser 35 tonnes, mais l'on voit les conducteurs du jeu des pinces à sucre s'activer aussi bien que des enfants s'amusant au mécano. Ces employés aux commandes des grues et des élévateurs étant capables de ranger l'ensemble quasiment au millimètre près!



« Grande Argentina » devait appareiller à 7 heures, ce matin. C'est maintenant reporté à 13 heures.






.........................................

PS: Et j'apprends à l'instant qu'en même temps que les dernières voitures, va embarquer une trapéziste du cirque éducatif. Dans cet univers masculin, cela manquait encore de femmes, malgré le duo des Catherinettes!

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8 octobre 2008 3 08 /10 /octobre /2008 10:54

  ...les grandes demoiselles des mers vous donneront du mal au coeur!

mercredi 7, jeudi 8 et vendredi 9 octobre 2008

Bon, je crois bien, mon cher ami, que tu commences à te perdre et ne plus rien y comprendre à tous ces vagabondages. Aussi t'ai-je fait un petit récapitulatif.

Je suis d'abord allé au Tréport en vélo (trajet 1 en rouge sur la première carte).
Puis j'ai pris en peu le train jusqu'à Aumâle (trajet 2 en bleu sur la première carte).
De là, je suis allé à Rouen en vélo (trajet 3 en rouge sur la carte).




Lorsque j'ai appris que cette garce de Laura DELMAS partait sans moi au Congo, sans s'arrêter à Dakar, je n'ai plus eu qu'à rentrer à Reims en train (trajet 4 en bleu sur la carte), puis retourner en voiture pour récupérer mon matériel (trajet 5 en noir sur la carte).

















Bon, j'ai fait un peu de tourisme dans la région de Reims pour me reposer...







Et puis la douce voie de Catalina ( Catalina Cargo Conseil - que le Grand Gaby la protège de son aile) m'a proposé une autre solution, avec départ le 6 octobre à Anvers.

 




Je suis donc reparti en voiture à Marelmont, juste un petit saut à cloche-pied. (trajet 6 en noir sur la deuxième carte). Ensuite,  j'ai continué en vélo pour arriver à Anvers sous la pluie vendredi (trajet 7 en rouge sur la deuxième carte).

Bon, je peux te dire, mon cher Alex, qu'à Anvers, il n'y a plus de ...

                "...

                                                                                                                                                      ..."

Je me suis bien assez perdu dans la ville et l'ai parcourue dans tous les sens sans en voir. Mais peut-être n'était-ce pas la bonne heure...

Revenons à nos bateaux: j'apprends que j'ai encore une semaine  à attendre pour embarquer, et me rends compte dans ces conditions qu'il vaut mieux alors laisser sous clé vélo et matos à Anvers, puis rentrer à Reims (trajet  8 en train, bleu sur la deuxième carte, et 9 en voiture de la grande ville à Reims, avec Béa).

Misère! A peine arrivé, j'ai juste le temps d'aller cueillir quelques champignons dans la montagne de Reims! Je reçois un courriel d'Anvers: j'ai rendez-vous samedi après-midi loin dans le port, avec....

 

 

 

 

.....la "Grande Argentina". Quelle émotion!!!

 Juste le temps de repartir en train ! (trajet 10 ) et y aller de la pédale dans le dédale de l'immense port (trajet 11)...


Emmenez-moi au bout de la terre!!!

 

 

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7 octobre 2008 2 07 /10 /octobre /2008 14:43


    Lundi 6, mardi 7 octobre 2008


    

        Il fallait bien que ça se fasse, et que je tombe sur des cons, car il aurait été bien étonnant et injuste que la Belgique n'en soit pas aussi généreusement pourvue que ses voisins.



    Disons que ma visite aurait été incomplète, sans...

    « Excusez-moi, je suis Français et je ne parle pas Flamand. Je cherche la direction du musée Royal. »

    La réponse est formulée sans accent:

    « Vous parlez Français, alors c'est non. »

  Pas des moustachus chenus ayant connu l'époque du camarade Adolphe, mais des jeunes bien habillés, deux couples, pas du tout dans le type arien, mais bruns et petits, genre napolitains. Peut-être des gênes des tercios du duc d'Albe qui se perpétuent...

    « Merci beaucoup ».

    Et puis c'est tout. Que dire d'autre?

   Du coup, je me suis bien perdu dans Anvers,  mais je l'aurais fait sans eux, j'ai marché près de cinq heures! Grève des transports.

  J'avais oubié mon plan et ma boussole, ça commence à être redondant, me diras-tu... Impossible de me bien repérer, avec ce ciel si lourd qu'un canal s'est perdu. Je me suis retrouvé à l'extrême nord, sur le port, alors que mon auberge est à l'extrême sud.

   

    La gare était déserte. Encore une curiosité. Quand il y a grève des trains, à Paris, les gares sont au contraire noires de monde...

   

   

La gare est un superbe bâtiment dont l'intérieur est tout marbré de colonnades, escaliers, balustrades. On se croirait au petit trianon!

 


   

    Alors ce mardi 7 au matin, mon cher Alex, je suis retourné à la gare. Avant, j'ai bien mis à l'abri sous clé vélo, guitare, sacoches...

 

 


   Amusants, ces bambins au gilet fluo en voyage scolaire à la ville... Pas de grève d'électricité, aujourd'hui,  mais c'est bien sombre tout de même! Heureusement qu'il y a le flash.

   

    Tu me demandes si je vais prendre le bateau pour aller vers le sud... Il suffit pourtant de regarder la carte! Constate par toi-même: au sud d'Anvers, s'étend à perte de vue le vaste plancher des vaches du plat pays.


    Alors, voilà, j'ai donc pris le train.

 

 


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6 octobre 2008 1 06 /10 /octobre /2008 11:49
... pour l'endroit"
Coluche

(Celle-là, c'est mon fils, Camille, qui me l'a soufflée hier au téléphone...mais j'ajouterais, pas pour son climat!)


dimanche 5 octobre 2008


Quelques photos sous la pluie...

  





 


 


 






Encore une autre très facile:
"A Anvers, ça en verse!"

 

  







   






Ne t'avais-je pas dit, mon cher Alex, qu'une marée de pavés pouvait paraître aussi navigable que la grande bleue?

 


    On s'y tromperait. Devant la cathédrale d'Anvers, ce sont bien de luisants pavés.


 




Quant à cette photo de statue, je t'assure que je ne l'ai prise ni à Venise, ni à Pise, ni à Washkipiz! Devant le château, ce sont encore les pavés. Sur les pavés, la mer!











 


 

       


Mais pourquoi aussi ces étranges Belges ont-ils eu l'idée d'installer une piscine devant le musée Royal?



   

    Et pourquoi tous ces éléphants, alors que c'est le lion qui est l'animal emblématique d'Anvers?   





Mon co-hôte de ce soir, canadien, me dit qu'ils sont fabriqués à Vancouver, et qu'il y a pas mal de villes dans le monde qui en ont fait commande. Cela retire du charme: éléphantaisie bien trompeuse...


  Un autre détail qui retire bien du charme à la Flandre, et là, je vais être très prosaïque et concret: lorsqu'on va dans un café, le coût de la consommation est grevé d'une « surtaxe » de 0,40 euros si l'on veut aller soulager sa prostate.    Pauvre amateur de café et de bière que je suis!  Bon, je cesse là mes confidences, mon cher Alex, car tu risquerais de mal réagir!

 

    Je suis donc allé au musée Royal, cet après-midi. J'avais déjà vu cette « madone aux chérubins » de Fouquet. Planant loin au-dessus des cubistes qui l'ont suivi cinq siècles plus tard, Fouquet a peint là, non une peinture cubiste, mais, peut-on dire, une représentation peinte de sculpture cubiste, figuration sur un plan d'objets forcément irréels puisqu'imaginaires, et situés dans un espace homogène et cartésien bien qu'issus d'un autre espace.

 

 D'autres tableaux, très émouvants, dont « l'idiot », du peu connu Evert Larock, mort en 1901, d'une puissance terrible dans son utilisation de la matière rougeâtre et briqueuse. Terreur terreuse. Pauvres cinglés...

    Je viens vainement de rechercher sur internet ce tableau... Introuvable. Alors je le remplace par un peu de son.


 

(Bon, je sais, c'est court, mais le son prend beaucoup de place..)
  


Ah! oui... un petit bonjour, en passant au musée, à mon archange préféré, le Grand Gaby, peint par Simone Martini ( et non pas par Aguabenedetti, comme il est quelquefois écrit par excès de chaste sobriété).

 

 


   



Et retour à l'auberge de jeunesse sous la pluie...


  Il y a chez les Belges un « je-ne-sais-quoi » de commun, entre Wallons et Flamands, dans leur manière d'aborder les gens, simple, directe, sympathique, pour tout dire, qui n'apparaît bien, hélas, que pour celui qui vient de l'extérieur. Je le constate à chaque rencontre.

   Amusant ce match de basket avec un ballon de foot, et sur une pelouse détrempée. Et bien, ces braves gens se sont donné la peine longuement de m'expliquer mon chemin, ce dont je n'ai d'ailleurs rien compris, car pas un ne parlait français...

   

   

Et pour finir, comme la mouette regardant le soleil au sud a semble-t-il bien plu (c'est de circonstance!), je la remets vue de l'autre côté. Et oui, la statue se voile la face, se cache les yeux, ne veut pas voir cette satanée direction...

   


Et moi, alors, irai-je aussi vers le sud?


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5 octobre 2008 7 05 /10 /octobre /2008 11:12
... c'était une réplique, dans je ne sais plus quel film

Samedi 4 octobre

   


  Il faut profiter aujourd'hui des quelques heures de répit que nous laisse la météo.


 





   Elion, le jeune étudiant albanais qui était dans la même chambre que moi, et que tu peux voir sur cette photo a eu la surprise de rencontrer quelqu'un avec qui parler de son pays. Et nous avons bien sympathisé. J'ai appris à cette occasion que le joli petit lance-pierre que j'avais acheté au Niger sous le nom de « caoutchouc » s'appelle « elastisch » en Albanie.

  

    Je confirme que la traversée de la Belgique par les chemins de halage peut s'effectuer d'un bout ardenais à l'autre bout flamand. A condition de ne pas se perdre en se trompant de rive le long d'un canal ou d'une rivière, ce qui m'est arrivé. Et un grand-père en vélo, avec un cageot de légumes sur le porte-bagages, ne parlant pas un mot de français a vite compris où je voulais aller, et m'a gentiment servi de guide pendant une vingtaine de minutes.

   Je confirme encore que les Flamands ne montrent aucune animosité envers les Français, malgré ce qu'on pourrait en croire de la « querelle linguistique ».

  

Et re-belote à Malines: Un cycliste en vélo couché me sert de guide pendant près d'une heure, et de plus m'offre le café. Voilà Sven en photo à côté de moi.

    Je me perds encore dans la banlieue d'Anvers, malgré l'itinéraire que Sven m'a noté. Il faut dire que si les pistes sont excellentes, le fléchage est très aléatoire.

   Mais pas de problème! Il m'a suffit de me guider au soleil - quelle chance, il perçait entre les nuages - et de demander ça et là quelques renseignements.


  Arrivée à l'auberge de jeunesse à 18 heures, sans avoir eu la pluie. Une fois n'est pas coutume!

   

Me voilà donc installé et dans l'attente, qui hélas, risque, mon cher Alex, d'être plus longue que prévue.

     Aurais-je encore fait une erreur de direction?



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